Les concerts dans des lieux un peu insolites, c’est toujours assez sympa. Et clairement, La Machine à Vapeur de Nancy fait parti de ceux-là. C’est le lieu qu’a choisi Frank Turner pour son premier concert Nancéien. Live Report.
Ce n’est pas notre premier concert à Nancy mais c’est le premier dans un bateau. Et spécialement dans cette petite péniche au charme industriel assez fou. On s’engouffre dans la cale et on se trouve très vite un tonneau pour s’y caler. On se rapprochera plus tard de la scène.
La salle est plutôt vide à ce moment et c’est assez dommage parce que Sam Duckworth mériterait d’être plus connu. On aperçoit M. Turner venir l’applaudir une bière à la main, passionné de musique et toujours bienveillant. Le set est sans doute le plus court auquel on a pu assister. Quinze minutes après son installation il laisse la place à The Yokel, groupe Messin de blues folk sympathique.
Ce soir ils ne sont que deux sur scène mais ça suffit à faire bouger le public, y compris ceux qui ne parlent pas français du tout. Après moult remerciement, ils laissent place à Forest Pooky, sa guitare et son tabouret. Tout aussi sympa que les autres, on ne peut s’empêcher d’être un poil perturbées par son choix scénique : jouer assit ou jouer debout, il faut choisir. Au-delà de ça, on apprécie la découverte.
Il est maintenant 22 heures. Un homme immense en t-shirt gris se faufile dans la foule en disant « pardon, excusez-moi » avec un léger accent. Frank Turner, évidemment. Il monte sur scène. Et ça commence avec The Sand In The Gears. Tubes (dont les attendus Recovery, Still Believe, Get Better, Four Simple Words…), titres moins connus aussi, il y en a pour tout le monde, du fan de la première heure au plus récent en passant par le curieux du coin.
Et ça chante à tue-tête, ça rit et surtout ça applaudit la performance. On a l’habitude de voir Frank Turner & The Sleeping Souls s’éclater sur scène, là il s’éclate tout seul. Il a toujours la même énergie et l’envie de faire décoller son public. Forcément, ça marche, on décolle avec lui.

Il décide de nous parler exclusivement en français. Alors, oui, il a un accent et à la fin du show, le français laisse sa place à l’anglais, mais qui pourrait lui en vouloir ? En prime il nous offre deux titres en français : une réécriture de Substitute et Putain de Bordel de Merde, très courte. Ça fait mouche mais pas autant que l’histoire du koala qui sent comme son ex en Australie (ce qui à sans doute influencé les paroles de The Way I Tend To Be) et que la reprise de Queen : Somebody to Love.
Quand il monte l’escalier de secours derrière lui, la lumière se rallume et on est épuisés. Moralement c’est le bonheur. On comprend ces mots choisis en ouverture : « est-ce que je peux passer les quatre prochaines années dans un concert de punk ? ». On s’y sent si bien. Alors que l’on remonte à l’air frais, on regarde autour de nous. Les murs sont couverts de condensation… Restes physiques dans une petite péniche de Lorraine d’une bonne soirée punk folk.